Retour sur l'Assemblée Générale de la CPME du Cantal

Le vendredi 12 mars 2021 dès 10h s’est ouvert l’Assemblée Générale de la CPME du Cantal sur un discours de François Turcas, Président de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes et de Cyril Amprino, Secrétaire général de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes, qui ont rappelé la mobilisation totale des équipes départementales aux côtés des chefs d’entreprises pour traverser la crise actuelle.

Les administrateurs de la confédération cantalienne se sont réunis à huis clos pour présenter le bilan de l’année 2020. Un dispositif de visioconférence sur ZOOM permettait aux adhérents et aux partenaires d’assister à distance à cette assemblée générale inédite. Au total, 45 adhérents et partenaires, présents ou en visioconférence, étaient représentés lors de cette réunion et le Conseil d’Administration a salué la mobilisation de de chacun pour la tenue de cette assemblée générale.

Jean-Philippe Ajalbert, Secrétaire général de la CPME du Cantal, a ensuite présenté l’ordre du jour; l’élection du nouveau Conseil d’Administration suivi du bilan comptable 2020 et le budget prévisionnel 2021 présentée par Christelle Tondeur-Minier, Trésorière de la CPME15, puis le bilan moral et d’activités 2020 et enfin le discours des Co-présidents Fabrice Lapié et Olivier Theil.

 

Concernant l’élection du Conseil d’Administration, cette année:
  • Dans la section Industrie, Claude Laumond et Fabien Dauba étaient sortants, ont candidaté Michel Gennai, dirigeant de la miroiterie Laumond et Président de la FFB15, et Adrien Nivoliez, dirigeant de la société pharmaceutique BIOSE Industrie.
  • Dans la section Services, Véronique Chavignier, Christelle Tondeur-Minier et Patrick Boisset étaient sortants. L’actuelle Trésorière de la CPME15 et le Vice-président de la section Services, ont souhaité renouveler leurs mandats respectifs. Véronique Chavignier, aujourd’hui directrice de l’ACISMT15, se retire du conseil d’administration de part ses nouvelles fonctions.
  • Dans la section Commerce, seul Yannick Printinhac était sortant. L’actuel Trésorier adjoint de la CPME15 a renouvelé son mandat.
  • Dans la section Artisanat, David Delpon était sortant et 2 places étaient à pourvoir. L’actuel Secrétaire de la CPME15 a renouvelé son mandat. Ont candidaté Audrey Moussié, dirigeante de l’Hôtel des Carmes et Frédéric Bos, dirigeant de Feu Vert à Aurillac.

A l’unanimité, le nouveau conseil d’administration a été élu.

 

Bilan Comptable 2020

Christelle Tondeur-Minier a présenté le bilan comptable 2020 qui grâce à l’augmentation du nombre d’adhérents et aux actions de la confédération est positif. La Trésorière de la CPME du Cantal a ensuite présenté le budget prévisionnel, maintenu dans son ensemble par rapport à l’année 2020 à cause du contexte sanitaire qui exclut l’organisation d’événements. A l’unanimité, le bilan comptable 2020 et le budget prévisionnel 2022 ont été approuvé par les 45 voix présentent et représentées.

 

Rapport moral et d’activités 2020

Jean-Philippe Ajalbert, Secrétaire général de la CPME15, a ensuite présenté le bilan moral et d’activités. Tout d’abord, une infographie des adhérents de la confédération. Avec 163 adhérents dont 25 nouveaux adhérents en 2020, représentants 2 937 salariés et une pesée économique de 513M€, le taux de renouvellement de la CPME du Cantal est de 84.7%. Il y a 79.1% de dirigeants et 20.9% de femmes dirigeantes pour une moyenne d’âge de 47 ans. 8.6% des entreprises adhérentes à la CPME du Cantal sont des indépendants (libéraux, micro-entrepreneures), 52.8% des TPE de moins de 10 salariés, 25.8% des PME de 11 à 29 salariés, 7.9% des PME de 30 à 49 salariés, 4.9% des PME de plus de 50 salariés. Par ailleurs, 57.7% sont des entreprises de services, 21.4% des commerces, 16% des entreprises de l’artisanat et 4.9% des industries.

Concernant l’empreinte territoriale, 130 entreprises sont implantées dans le bassin aurillacois, 31 entreprises dans le bassin sanflorain et 2 entreprises du bassin mauriacois. Jean-Philippe Ajalbert a précisé que la crise de la Covid-19 l’année dernière avait mis un coup d’arrêt au développement de la confédération sur le bassin mauriacois avec notamment un événement majeur annulé qui devait accueillir les dirigeants de Mauriac et Salers au printemps 2020, mais qui ont rejoint la confédération dès ce début d’année 2021.

Concernant ses mandats, la CPME du Cantal est représentée dans 13 instances dirigeantes par 32 mandataires qui donnent de leur temps et de leur énergie, bénévolement, pour défendre les TPE/PME dans 41 mandats. Fabrice Lapié, Co-président de la CPME du Cantal a précisé que les mandataires ont été présenté ces 6 derniers mois dans les newsletters mensuelles de la confédération et que très prochainement, ils seront mis à l’honneur en vidéos. Une nouvelle page sur site internet  a également était créée afin de présenter les mandats, les mandataires et leurs rôles au sein des différentes instances : « Cantal : les mandataires vous représentent !« .

Sur le terrain est malgré les contraintes sanitaires, Jean-Philippe Ajalbert a rendu visite à 55 prospects et 102 adhérents. Par ailleurs, outre les nombreuses visioconférences avec les acteurs économiques du département, de la région et nationaux, 124 rendez-vous avec les institutions et les élus ont été tenus afin de défendre les TPE/PME du Cantal et les propositions de la CPME dans la crise subie par les dirigeants.

D’ailleurs pendant le 1er confinement, 616 appels sortants ont été enregistrés, dont près de 200 entreprises adhérents contactées au moins deux fois par téléphone par le Secrétaire général. 23h35 de réunions hebdomadaires en visio/audio ont été assurées par le Secrétaire général et les Co-présidents avec la Préfecture du Cantal et les acteurs économiques du Cantal (UD DIRECCTE, CCI, CMA, Medef, FFB, CAPEB etc.), avec les collectivités territoriales Saint-Flour Communauté, Hautes-Terres Communauté et avec la CPME Auvergne-Rhône-Alpes. 117 entreprises du Cantal, adhérentes ou non adhérentes, nous ont contacté par téléphone, par mail ou via la page Facebook de la CPME15 pour des demandes d’informations. Une lettre ouverte des Co-présidents a été diffusée dès le 20 mars 2020 sur tout les supports de la confédération et envoyée aux élus. Pendant le 1er confinement, 20 mailings d’information et 535 posts ont été diffusés. Ainsi, cette année, le trafic sur le site internet www.cpmecantal.fr a augmenté avec 19 926 pages vues (+90%) et 8 007 utilisateurs (+273%) en 2020. L’augmentation est également générale sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Linkedin, Youtube) et sur Mailchimp.

Concernant l’agenda 2020 de la CPME Cantal, seuls 27 événements et actions ont pu être maintenus contre 73 programmés à cause de la crise de la Covid-19. Dans le détail, 5 formations SST, 1 formation CPH et 1 matinée juridique ont pu être maintenues. Par ailleurs, 2 accompagnements « Aide aux entreprises en difficulté » et 4 formations Ambition Région Performance Globale « Maîtriser ma gestion financière pour améliorer mes résultats » ont été activés. Du côté des Grands Rendez-vous, une réunion des jeunes dirigeants, le Challenge Karting suivi d’un buffet au Marché aux Fromages à Aurillac et 2 visites d’entreprises ont pu avoir lieu. 9 Afterworks ont été organisés en 2020 à Saint-Flour, à Aurillac et en commun au Lioran. Trois Actions Relations Ecoles-Entreprises ont eu lieu ; 5 entreprises cantaliennes ont participé à l’opération « Faites de l’entreprise » auprès de 50 étudiants. Et enfin 2 actions « Faciliter l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap » ont eu lieu en 2020.

 

Les Co-présidents ont conclu l’Assemblée Générale par un discours :

« Comment commencer ce discours sans fêter les un an du premier confinement sanitaire national ? Anniversaire de la première cacophonie politique, sociale et économique… Tout le monde l’a dit mais, par principe, je le répète. De la même manière, tout le monde a dit également : ce n’est quand même pas simple, on ne sait pas si on aurait fait mieux, mais en tout cas on n’aurait pas fait pire, ou surtout pas comme ça !!!

Du début à la fin, on aura tout entendu et son contraire. Avec un peu de recul, peu de pays on fait un sans-faute, il faut avouer très humblement qu’aucun individu n’avait imaginé vivre un tel scénario auquel personne n’a apporté « la » bonne réponse. Un choix a été fait de nous priver d’un certain nombre de nos libertés, sacro-sainte liberté dont on a l’impression que les organismes parlementaires sont à l’affût pour les prendre en défaut et les clouer au pilori. Bien sûr la liberté d’œuvrer a impacté sévèrement le monde du travail, a ouvert la boite de Pandore des « quoi qu’il en coûte », mais permettez-moi de revenir à la réalité et de savoir comment va-t-on effacer une dette publique représentant 120% du PIB, soit environ 80 000 euros par ménage ?

On a pour habitude en tant que chef d’entreprise de voir évoluer notre fiscalité pour combler la dette, fiscalité déjà sur le podium mondial, donc une crainte logique et assez importante de voir ce levier actionner dans la situation actuelle. D’un autre côté, peut-on imaginer augmenter des prélèvements avec de l’argent que l’on vient d’injecter en grande quantité pour éviter une banqueroute historique ? Nous pensons avec Fabrice que les entrepreneurs vont avoir un rôle à jouer, un rôle de conseil et de surveillance pour que le plan de relance soit un outil de construction d’une économie plus juste. En effet, la dette ne doit pas être un problème dès l’instant où l’on reconstruit un modèle rentable. Le financement actuel de l’état et du maintien de l’économie a pour but de construire un modèle pérenne qui permette la croissance. Le modèle actuel étant dépassé, l’injection d’argent public sans changement profond de la création de richesse serait suicidaire pour la dette publique et pour les générations à venir.

Une prise de conscience, grâce à la crise, qu’une certaine légitimité et autosuffisance industrielle pourrait être et doit être un axe fort de ce plan de relance. Mais quel fléchage sectoriel et territorial pour répondre aux enjeux sociétaux et économiques ? L’accompagnement des populations et des territoires ? C’est un réajustement du déshabillage financier des départements, pas une mesure de relance ! La transition écologique est-elle la seule réponse ? Ne doit-on pas peser plus fort sur la formation et l’accompagnement des futurs métiers ?

Les entreprises sont devant une adaptation quotidienne aux nouvelles technologies, que nous le voulions ou pas, nous ne pouvons pas aller contre cette évolution technologique, de la supply chain à l’Intelligence Artificielle, les sociétés qui ne s’adaptent pas, meurent. L’IA fait le job mieux, plus vite et moins chère que n’importe quelle personne, elle permet des avancées spectaculaires en médecine, en énergie ou en communication. Tous les métiers sont touchés et elle sera présente demain dans tous les secteurs. On n’empêchera pas la science d’avancer, ni le progrès, on ne doit pas le faire. En revanche, on doit se préoccuper maintenant des futurs métiers qui vont devoir être complémentaire de l’IA, on ne doit pas envoyer nos enfants dans des métiers où ils vont être dépassés par l’IA, la machine sera toujours meilleure. La vraie question est de savoir si l’éducation nationale va s’adapter assez rapidement pour former au métier de demain, va-t-elle s’adapter aussi rapidement que les entreprises doivent le faire ? Le secteur de la formation professionnelle est en pleine mutation depuis deux ans et devra forcément être à la hauteur des enjeux de la mutation au même titre que l’éducation nationale.

Et puis comment inciter la création d’entreprise et le développement d’activité dans le modèle économique actuel ? Toutes les personnes présentent ont expérimenté les travers de l’administration française, la lourdeur, la peur du code du travail et ses possibles retombées prud’homales, le mille-feuille des contraintes quotidiennes qui isole le dirigeant avec cette épée de Damoclès de la course aux résultats imposée par une stratégie financière discursive. Ne serait-il pas temps, enfin, d’entamer cette simplification administrative, que tous nos dirigeants plébiscitent mais que personne n’a le courage d’initier ? Oui, c’est un discours habituel, perso ça fait 6 ans que je vous le sers, triste constat. J’ai toujours l’espoir que cela va changer, c’est pour ça que l’on s’est engagé tous les deux, et je me dis que c’est une bonne occasion de se lancer, que cette crise n’aura pas fait que de la casse mais aurait permis d’engendrer une nouvelle économie moins contraignante, malheureusement … pour preuve, les dernières propositions politiques de cette semaine pour réconforter le chef d’entreprise et relancer notre économie : Olivier Faure (premier secrétaire du PS), estime qu’un congés parental de minimum 9 semaines pour les deux parents doit être rendu obligatoire, Jean-Luc Mélenchon déblatère sur la condamnation de Nicolas Sarkozy et on apprend qu’il ne donnera aucune consigne de vote au second tour des présidentielles si un duel sans lui devait avoir lieu, ou du parti Les Républicains, qui inquiets de la crise sociale, propose « la création de 300 000 jobs pour la nation », sorte de nouveaux emplois aidés. Que du rêve entrepreneurial, quand dans le même temps on doit affronter des offres d’emplois non pourvues et sans réponse qui deviennent une préoccupation majeure de notre développement. Que dire de l’actuelle ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui annonce la mise en place, chaque année à partir de 2021, de « quotas » ou « d’objectifs chiffrés » d’immigrés « professionnels ». L’ambition ? Permettre à la France de recruter en fonction de ses besoins et lutter contre la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs « en tension ». Comment avoir ce discours avec 2,5 millions de personnes au chômage en France ? Que dire des jeunes que l’on reconduit aux frontières à leur majorité alors qu’ils sont formés et souhaitent s’intégrer dans projet professionnel sur nos territoires ?

Nous nous enfonçons dans l’abdication politique qui délégitime délibérément nos institutions, sans boussole, sans vision, ballotés entre les libertés et une égalité toujours moins présente. C’est l’attachement même à notre démocratie, à notre République, qui a été mis à mal tout au long de cette année 2020. Notre Etat est obèse et donne l’impression d’impuissance face aux mutations sociétales qui bouleversent le monde du travail.

Et localement me direz-vous ? On souhaite vraiment attirer l’attention des candidats aux prochaines échéances électorales. Le Covid a eu un effet levier pour l’intérêt et l’image de notre « Cantal » cher à tous. On constate une rupture de l’immobilisme tant décrié ces dernières années, que ce soit en infrastructures commerciales, routières, ou de numérisation, ça y est, ça bouge ! Il est nécessaire de continuer dans cette voie afin de créer une spirale positive et impulser une image de croissance et de modernisation de nos lieux de vie. Le développement des entreprises et particulièrement de certains de nos adhérents, je me permets de citer Biose qui sous l’impulsion d’Adrien Nivoliez investit 30 millions d’euros et va générer la création de plus d’une centaine d’emplois, nécessite une réponse politique locale ambitieuse, très très ambitieuse. Le seul « accueil de population » ne peut pas être une réponse adaptée, les seules images du Lioran, du Puy Mary ou du fromage ne peuvent pas être une réponse adaptée, la nécessité d’accompagner le tissu économique par ses besoins humains et offrir une vision juste, moderne, progressiste, passionnée et pourquoi pas un peu prétentieuse de tous les atouts départementaux est une responsabilité inévitable sur laquelle notre syndicat est prêt à s’engager à vos côtés. »

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